Il y a quelques jours vous avez eu la 1ere partie https://expressionlibre-indépendante.fr/grande-randonnee-compostelle/
Prendre le chemin aujourd’hui
Dans les années 1970, lorsque le pèlerinage retrouva une certaine popularité , on ne croisait sur le Chemin que des pèlerins chrétiens qui cherchaient une voie de recueillement pour renforcer leur connexion au divin . Au cours des dernières décennies le pèlerinage a vu le profil des ses marcheurs se diversifier, les croyants côtoient désormais des personnes venues avec des intentions différentes des leurs.
Tout d’abord il y a les randonneurs qui s’engagent sur les magnifiques sentiers de grande randonnée connus pour la beauté de leur paysages et la qualité de leurs infrastructures .Celui qui s’y engage n’a pas à se soucier des questions de logistique : il, trouvera toujours le gîte et le couvert.
Il y a aussi les passionnés de culture et d’histoire attirés par les nombreuses traces de la longue histoire du Chemin et son patrimoine exceptionnel. Architecture, peinture, sculpture ….des chefs d’œuvre d’art roman, gothique ou contemporain sont visibles dans chaque ville ou village traversés.
Et puis il y a ceux qui recherchent l’aventure, qui souhaitent relever un défi personnel , entreprendre un voyage qui sort des sentiers battus .Ceux aussi qui savent que les chemins sont un lieu où l’on peut faire de merveilleuses rencontres . Certains viennent sans savoir exactement pourquoi, comme aimantés par la réputation de cette voie mythique ; Ils découvrent ensuite ce qui les a guidés là.
Il est commun d’entendre que quiconque s’engage sur le Chemin ne pourrait être un simple marcheur . Sur ces sentiers déjà foulés par des millions de croyants, il existe une magie particulière qui connecte tous avec une forme, de spiritualité. Tous en témoignent : il y a sur le Chemin une atmosphère très spéciale, que l’on trouve nulle part ailleurs. Dans son célèbre livre Immortelle randonnée. Compostelle malgré moi, Jean Christophe Rufin l’écrit : « Pour le dire d’une formule qui ne plaisante qu’en apparence : en partant pour Saint Jacques , je ne cherchais rien et je l’ai trouvé » personne n’est sur le Chemin par hasard.
Chacun a ses raisons. C’est en fait toute la diversité de l’expérience humaine qui se joue : il y a l’espoir de guérir, d’oublier, de changer de vie, de faire une pause de recommencer de retrouver une partie de soi. Il y a l’envie d’amour, de joie, de simplicité, de rencontres … Il y a des deuils à faire, des épreuves à réparer ou à surmonter. Il y a l’enthousiasme et l’étonnement aussi d’abandonner les rôles que l’on tient au quotidien. Sur le Chemin on, renoue avec l’innocence première, avec notre véritable identité, en toute authenticité. On rencontre et on se rencontre
Quelques soient les motivations qui animent le cœur des pèlerins , il n’y a peut être qu’une chose à retenir . Chacun habite le chemin à sa manière, et chacun revient changé par son aventure .Plein de ressources, de nouveaux souvenirs et de nouvelles perspectives ouvertes . Le cœur et les yeux plus ouverts. En cherchant sa voie, chacun crée son chemin. Et il y a autant de chemins qu’il y a de pèlerins
Randonnée de 1700 kms « sakado » depuis le Puy en Velay , Roncevaux , Burgos, Santiago effectuée en 5 étapes de 2005 à 2010.
BUEN CAMINO
Hervé Bavencoffe