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Palestine : un juif de Galilée

                                       Un Juif de Galilée

Avant propos et soyez très attentifs : Ce site n’a pas comme unique objectif de faire de la politique . Nous tenons à nous diversifier et faire connaître d’autres aspects de la vie intellectuelle, religieuse, philosophique ;des expériences aussi au travers de voyages et c’est avec un réel plaisir que nous donnons la parole à certaines personnes pour développer des idées ou des convictions . Soyez les bienvenus si vous le désirez . Lire ces articles et un encouragement pour ceux qui les font et nous tenons à vous remercier aussi pour votre attention . Madame Anne Marie PATTE fait partie de ces personnes dévouées et convaincues dans cette démarche et nous tenons à la remercier très chaleureusement . Vous êtes très nombreux à lire ces articles et ceci nous incite à continuer , nous tenons à vous remercier . Hervé BAVENCOFFE .

Au Ier siècle de Notre Ere, l’identité est déterminée par le groupe. Jésus – du grec Iesous, traduction de l’hébreu Yeshua (Le Salut du Seigneur) – était appelé Yeshua bar Yosef (J. fils de Joseph) ou Yeshua ha-nostri (J. celui de Nazareth).

Jésus fait partie d’un Empire de cinquante millions d’habitants depuis que Pompée a asservi son peuple en 63 av .N.E.  Pour 20 000 km carrés, la Galilée ne compte pas plus de 150 000 habitants.
La culture, l’administration, les pouvoirs militaires et politiques se concentrent dans les villes reliées par les voies romaines, ce qui permet surtout le déplacement rapide des légions.
La Galilée est un point clé du réseau commercial et routier du Proche-Orient, mettant en relation les peuples du désert et de la côte. Nazareth, cependant, est à l’écart des grandes voies. Par contre Capharnaüm,la ville de Pierre, est sur la Via maris (Euphrate, Syrie-Damas, Galilée, Egypte). Jésus, quant-à-lui, n’a jamais emprunté que les sentiers de Galilée et les chemins conduisant à Jérusalem.

Il est à noter que jusqu’à la première guerre des Juifs en 70, la Palestine, dont fait partie la Galilée, n’a jamais été occupée par les soldats romains. Elle était gouvernée par un souverain non Juif, un Iduméen, « client » de l’Empereur : Hérode le Grand, puis son fils Hérode Antipas.
Les 2/3 du pays appartiennent aux Hérode, le 1/3 restant à quelques grandes familles. Il revient aux paysans de nourrir les villes et de payer les impôts prélevés en nature (blé, huile, vin) :
-13 % de la récolte pour Rome, impôt sur la récolte et pour chaque adulte.
-20 % pour le Temple, dîmes et prémices.
-50 % pour le propriétaire.
La pression fiscale est écrasante. Souvent, il est impossible de garder des grains pour la récolte prochaine. Tout le monde est hanté par le spectre de la dette, d’où l’importance du « remets-nous nos dettes » du Notre Père.

Que font les Hérode de leur richesse ? Ils construisent. En Palestine et dans tout l’Empire : des temples, des villes au nom de l’Empereur à qui ils offrent aussi chaque année pour son anniversaire des kilogrammes d’or.
On doit à Hérode des palais (Massada, Jéricho), des forteresses (Hérodion), des villes (Sébaste, traduction d’Auguste ; et Césarée avec son grand port), les remparts de Jérusalem et surtout le Temple, immense avec en son centre le Saint des Saints au dôme couvert d’or.
Hérode le Grand meurt en 4 av.N.E., soit en l’an 750 de la fondation de Rome. Ce qui situe la naissance de Jésus entre 7 et 4 av.N.E. On lui attribue le massacre des Saints Innocents. Cependant aucune source vétéro-testamentaire ne relate cet évènement. Il s’agirait donc d’une construction théologique afin de présenter Jésus comme le nouveau Moïse.

Jésus a vécu sous le règne d’Antipas.  Antipas est beaucoup plus dépensié que son père. D’un pays de cocagne, vert et fertile, il a fait de la Galilée un pays de misère.

Lorsque Jésus à environ 25 ans, la situation des paysans s’aggrave. Antipas fait bâtir la ville de Séphoris puis sa capitale Tibériade ( nom de l’Empereur Tibère), sur les rives du lac de Génésareth, aujourd’hui Tibériade.
Il augmente les impôts, les paysans doivent donc produire plus. Les cultures vivrières diversifiées (orge, mollet, figues …) sont remplacées par la monoculture du blé, provoquant un endettement croissant, suivi de la misère ainsi que de la désintégration des familles paysannes (mandicité, esclavage, prostitution).
Le message de Jésus sur « le Royaume de Dieu » représente une forte critique de cet état de chose, comme en témoigne la parabole du riche et du mandiant Lazarre (Lc16,19-31). L’ensemble du discours de Jésus, nous permet de saisir qu’il vivait les souffrances de son peuple et cherchait un monde plus juste et fraternel où Dieu pourrait régner comme un Père pour tous. Il apportait également la consolation à son peuple : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous » Lc6,20.

Les Galiléens sont Juifs. Les fouilles archéologiques montrent qu’à l’époque de Jésus, il y a partout des miqwaot (piscines pour ablutions) et l’absence de porc dans l’alimentation. Ils vont en pèlerinage à Jérusalem pour les différentes fêtes religieuses.

Les Galiléens, comme les Judéens et Samaritains, parlaient araméen. Cependant leur accent trahissait leur origine, cf la servante à Pierre en Mt27,73 : »sûrement toi aussi tu en es : et d’ailleurs ton langage te trahit ». Après avoir ramené à la vie la fille du chef de la synagogue (Mc5,41), Jésus lui dit « talitha koum » (filette lève-toi) et non « talitha koumi ».
Les Ecritures étaient lues et commentées en araméen, toutefois, l’hébreu biblique était connu des prêtres et des scribes. L’élite, les fonctionnaires et les militaires utilisaient le grec.
Ainsi, Jésus parlait et pensait en araméen ; il connaissait l’hébreu biblique puisqu’il citait et commentait les Ecritures, il comprenait assez bien le grec pour avoir travaillé à la construction de Séphoris, ce qui lui a permis de dialoguer avec le centurion venu lui demander la guérison de son serviteur (Lc7,1-10) ainsi qu’avec Ponce Pilate (Lc23 ; Jn18-19).

Au début du Ier siècle, au temps de Jésus, personne ne parlait le latin !

Anne-Marie Patte, membre du Comité de la Jupe, pour une place plus juste des femmes dans l’Eglise. 

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